ni un journal ni un blog
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De l’étang de Laparan à la vallée d’Ossau (2016) - 2ème partieUne moitié de la HRP, la partie centrale. 2ème partie vendredi 5 août 2016, par JLG Je pensais partir d’Hendaye pour aller plein Est jusqu’à je ne sais pas où ? Personne avait l’air décidé pour m’accompagner un bout. Tant pis je marcherai seul... Deuxième partie : D’Arties à la vallée d’Ossau en solitaire. Sommaire
J20. Lundi 1er août – Une histoire de tuyauxL’homme aux chiens part en même temps que moi mais vers le sud, Torla et la vallée de Ordessa. Les canidés ne transportent pas leurs croquettes. Pourtant l’homme n’a pas l’air surchargé. Il est vrai qu’il est jeune et il a un profil d’athlète. Ce n’est pas comme moi, quoi que... Ma tente est humide. Je la ferais sécher plus tard. « J’étends » mes vêtements mouillés sur le sac à dos. Le ciel est radieux. Cela tombe bien, moi aussi. Je ne suis pas pressé de démarrer. Je rejoins le GR11 après le pont et avanti popolo. Je vais m’approcher puis m’éloigner du Vignemale, le contourner par le sud puis l’ouest sur un sentier que j’ai en partie déjà parcouru (2 fois). Il est simplement beau et accueillant. Cabane de Ordiso, je prends une photo de mon sac transformé en séchoir à linge. Je photographie également une inscription bizarre sur la porte : « Jésus le chemin ». Je retrouverai la même 3 semaines plus tard sur un rocher proche du lac d’Estaens.
J’arrive sur la cabane de Labaza (ou Cerbillona ?). J’entretiens des relations d’amitié avec certaines cabanes. Celle-ci en fait partie. Elle n’a pas bonne mine mais elle sait protéger.
Un peu plus loin je passe près d’une vache morte depuis peu. Je la contourne. Pour aller vers le refuge de Bachimaña, je décide de poursuivre le GR11 en direction de Balneario de Panticosa par le puerto de Brazato (2560m). Je vais découvrir ce « chemin ». Le problème c’est que ma carte française ne couvre pas jusque là. Mais je connais trop bien l’autre itinéraire (magnifique et minéral) que j’ai parcouru l’année dernière pour la deuxième fois. La première c’était en août 2014 avec Lionel : http://marcher.canalblog.com/archives/2014/08/14/30411979.html
La montée vers le col est d’abord paradisiaque. Je trouve plusieurs aires idéales pour le bivouac. Le paysage devient de plus en plus minéral. Il fait très chaud. Hier le ciel s’est lavé.
Du dernier lac je vois le col qui me nargue là-haut. Des sources ruissellent de tout part. Encore un petit effort et je suis au port de Brazato.
Une jeune femme est assise là à photographier le paysage. Elle est lourdement chargée. Nous nous présentons en goûtant ensemble. Il est 16h30. Christina semble habituée à la montagne. Elle a l’air de connaître cette région. Elle cherche déjà un lieu pour bivouaquer. La berge des lacs sous le col des deux côtés est très caillouteux. Je lui conseille une prairie avec torrent, un coin paradisiaque et plat que j’ai aperçu 45 minutes plus bas.
Je poursuis mon chemin, j’aimerai ne pas avoir à descendre jusqu’à Balneario de Panticosa. Il me semble me rappeler qu’une variante du GR11 mène au refuge de Bachimaña en ne perdant pas trop d’altitude. Vers 2200m je croise un couple de randonneurs suisses. Ils ont emprunté ce raccourci et m’explique succinctement comment : « suivre le gros tuyau qui canalise l’eau pendant au moins une demi-heure, ne jamais prendre de sentiers qui descendent, puis à un moment (au bout ?) des cairns indiquent un chemin qui monte, il faut le prendre, il mène au refuge. C’est facile. »
Je suis ce tuyau. Je vois en bas le village. Au bout d’une heure, ou plus, je vois des cairns et un sentier qui part en montant. Je le suis, cela monte raide, les cairns s’éparpillent... Je les perds, j’en retrouvent, cela monte raide, redescend sur un petit lac.
Je ne sais pas où je suis ? C’est pas le bon chemin. Je tourne autour. Je n’ai pas de carte. La lumière baisse. Je fais de l’eau puis je cherche à retrouver le sentier qui mène à mon tuyau. Pas facile. Il est 19h30, au pire je dormirai entre deux rochers... Il faut rester calme. Garder son sang froid. Je redescends à flanc en suivant une pente herbeuse assez raide. Mes chaussures ne glissent pas. Je retombe sur quelques cairns et je reconnais mon sentier, je retrouve les tuyaux. A certains endroits de l’eau s’échappe accompagnée par d’étranges sons saccadés, comme des percussions... J’arrive à une sorte de petite cabane de chantier posée sur une plate-forme. Un jeune homme se fait chauffer des pâtes. Il va dormir là. Je lui dit que si cela ne le dérange pas moi aussi. On convient que c’est plus sérieux de se poser là. Demain il fera jour. Aïtor vit près de Barcelone. Il va faire le Balaïtous. Normalement c’est le bon chemin. Il faut continuer à suivre le tuyau. Je « nettoie » un coin de la cabane. Elle contient des bidons vides, quelques outils hors d’état, de la caillasse... Elle a dû servir à l’entretien du tuyau ? Je vais chercher de l’eau à une « fuite » pour me faire la cuisine. Il fait pratiquement nuit quand je reviens à la petite bâtisse. Il y a du réseau. J’appelle longuement ma compagne (Sabine). Elle est à Marciac avec des amis. Normalement demain matin je pourrai la joindre à partir de la terrasse du refuge. Aïtor est déjà couché. Nous nous endormons « bercés » par le rythme du souffle des tuyaux. |
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